Le métier de verrier est un des plus fascinants du domaine de l’artisanat. Basé sur l’utilisation parcimonieuse du feu, il respecte des codes spécifiques qui assurent la qualité des produits finis. Nous vous présentons les différentes étapes de la fabrication du cristal, de l’atelier à chaud en passant par l’atelier à froid.
L’histoire du cristal en France commence en Lorraine
Le savoir-faire lorrain se fait connaître à partir du XVe siècle. Dans les Vosges, le métier de verrier se perpétue ainsi depuis plusieurs siècles. Pour découvrir le travail du verrier, il faut s’intéresser aux influences qui l’ont modelé à partir de la Renaissance. Au XIXe siècle, les modes de production anglais, vénitiens et germaniques apportent des connaissances que les artisans verriers s’approprient. En quelques années, les verreries médiévales des Vosges s’implantent entre la Lorraine, la Champagne, et la Franche-Comté. De petites verreries régionales vont devenir au fil des siècles de véritables industries : citons la verrerie de Portieux, ou encore Vallérhystal, qui employait jusqu’à 3000 ouvriers au plus fort de son activité.
La profession devient multiculturelle, et favorise l’apparition de savoir-faire multiples grâce auxquels elle a pu établir sa réputation actuelle. Au fil du temps, les verreries françaises de qualité se sont faites rares. L’arrivée des procédés de manufacture a permis aux entreprises encore en activité de confirmer leur place au cœur des Arts du feu. Si leurs productions étaient autrefois réservées aux décorations du bâtiment, elles se sont rapidement diversifiées pour s’imposer dans le domaine de l’éclairage et de l’art de la table.
Les plus grands verriers de l’histoire de la Lorraine
Au cours de son histoire, la verrerie en Lorraine a pu se démarquer grâce à des professionnels de haute réputation. Parmi les plus célèbres, Baccarat, Emile Gallé, Désiré Christian, les frères Daum, les frères Muller, ou encore René Lalique. Par leur esprit créatif et leur savoir-faire, ces verriers ont réussi à se faire connaître dans le monde entier.
Ce n’est pas tout, ces artisans du verre ont multiplié les innovations techniques dans un seul but, sculpter la matière, sculpter la lumière. C’est ainsi qu’Émile Gallé découvre le procédé de la marqueterie sur verre à Meisenthal. Une technique de prestige consistant à incorporer à chaud, des fragments de verre préalablement décorés. Les créations de verre utilisant cette technique sont aujourd’hui considérées comme de véritables chefs-d’oeuvre. En effet, plus de 10 jours étaient nécessaires pour la fabrication d’un seul vase.
Les professionnels du cristal n’étaient pas seulement des décorateurs ! Ils étaient considérés comme des artistes dont leur clientèle raffolait de leurs créations uniques. Chaque verrerie a marqué son époque. Elles ont aussi contribué à entretenir un savoir-faire unique. Si Daum est ainsi un acteur majeur du renouvellement des arts décoratifs du XXe, René Lalique est connu pour avoir ouvert la première verrerie de Wingen-sur-Moder, célèbre pour ses bijoux. Si vous souhaitez en apprendre plus sur le savoir-faire unique des verriers, découvrez également le travail délicat de Vessiere cristaux à Baccarat.
Quelle est la composition du cristal?
Bien souvent, on ne connaît pas les différences entre le cristal et le verre. C’est au niveau de leur composition que vous pourrez en déceler les particularités. Le cristal se compose de silice, d’une grande quantité de plomb, ainsi que de potasse. Ces 3 éléments doivent être présents pour qu’un verre puisse être considéré comme du cristal. Le plomb est le composant le plus important, avec un niveau minimal requis de 24% selon les normes européennes.
L’ajout du plomb sous forme de minium va porter la clarté au verre. De plus, la matière sera beaucoup plus facile à travailler par le verrier. Pour colorer le cristal, le verrier ajoute des oxydes métalliques au mélange vitrifiable, comme l’oxyde de cobalt pour obtenir du bleu, ou encore de l’or 24 carats pour obtenir un rouge rubis.
Les différentes techniques de travail du cristal
Il existe deux grandes catégories de travail du cristal. La première regroupe les méthodes à chaud. Le travail du cristal se fait entre 800 et 1150°C, et permet aux différents éléments d’atteindre un état où il devient facile à manipuler. La composition fusionne à l’intérieur du four, qui est de deux types :
– Le four à bassin, innovation récente des années 1950, il est utilisé pour le cristal clair.
– Le four à pot, c’est le four traditionnel du verrier, qui est composé de différents pots en terre réfractaire, contenant chacun une couleur de cristal différente.
Le cristal pourra ensuite être soufflé, moulé, coulé, moulé-pressé, ou thermoformé. L’approche dépendra du résultat que le verrier souhaite obtenir.
Les techniques de travail à froid peuvent être plus longues. Elles concernent les cristaux recuits, et les versions en pâte de verre. La matière première est alors taillée, gravée, sablée, puis peinte avec des détails recherchés par le verrier.
On peut également utiliser la technique de la dorure ou de l’émaillage afin de créer un décor. La pièce devra être recuite afin de fixer le décor.