Nul ne l’ignore : les États-Unis, le Royaume-Uni et la République française ont, dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 avril, bombardé la Syrie par l’intermédiaire d’avions ou encore de navires de guerre. Or, sur ces faits irréfutables, deux versions contradictoires s’opposent frontalement : le communiqué officiel américain d’un côté et le rapport du renseignement russe de l’autre. En effet, si le nombre de missiles au départ est sensiblement le même (103 contre 105), leur destination fait l’objet de lourdes controverses. Les Américains prétendent ainsi qu’il y avait trois grandes cibles et que tous les missiles de la coalition tripartite auraient atteint leurs objectifs respectifs. À l’inverse, la Russie qui a vraisemblablement appuyé la DCA soviétique utilisée par l’État syrien grâce à des moyens dernier cri de détection voire de guerre électronique, maintient qu’il y avait sept cibles différentes et que les trois quarts des missiles ont été interceptés en vol, avec un sans-faute pour les quatre cibles les plus sensibles ou stratégiques.
Qui croire dans cette véritable guerre des chiffres ? Ce n’est pas évident de s’y retrouver, tant la communication est elle aussi devenue un fait militaire… Là-dessus, des médias et Syriens ayant filmé en direct sur place des frappes de la semaine dernière depuis leurs positions ont publié des vidéos auxquelles tout le monde peut accéder. Cette ainsi que le média allemand Ruptly, créé en 2013 et ayant son siège social à Berlin, a divulgué les images présentées comme étant celles de l’interception d’un missile intelligent américain en plein vol dans les alentours de Damas. Bien sûr, une seule interception invaliderait de facto le communiqué officiel du Pentagone. Par conséquent, les avis sont partagés : il pourrait simplement s’agir de l’auto-destruction d’un tir syrien de DCA n’ayant trouvé aucune cible, bien que l’objet volant en question paraisse avoir l’envergure des fameux nouveaux missiles intelligents américains.