**Plus d’un nouveau dossier de retraite sur huit comporte une erreur en 2023, d’après un rapport récemment publié par la Cour des comptes.**
Fréquence alarmante des erreurs dans les dossiers de retraite
La Sécurité sociale française a de nouveau été mise en lumière cette année, non pas pour ses nombreuses réussites, mais pour ses erreurs persistantes dans le traitement des dossiers de retraite. Selon la Cour des comptes, une estimation de 12,4 % des nouvelles retraites demandées en 2023 contenait au moins une erreur financière. C’est une légère augmentation par rapport aux 11,8 % constatés en 2022, et bien au-delà des objectifs que l’institution s’était fixée.
Le nombre de nouvelles retraites versées en 2023 est impressionnant : 885 000. Dans ce contexte, près d’une sur huit présente des erreurs qui peuvent varier en termes d’impact financier, affectant aussi bien le montant que vous devriez percevoir que les montants que vous pourriez devoir rembourser.
Efforts de la Cnav et persistance des erreurs
La Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) a visiblement redoublé d’efforts pour améliorer l’exactitude des dossiers traités. Cependant, les résultats ne plaident pas totalement en leur faveur. Le rapport de la Cour des comptes indique que « la dégradation notable des indicateurs en 2023, dont le niveau dépasse celle constatée avant 2021, démontre une qualité financière des dossiers liquidés qui reste fragile ».
Cela souligne que malgré les mécanismes de contrôle mis en place, le taux moyen de contrôle du montant des prestations reste stable à 34,7 %. Un chiffre relativement inférieur aux 51 % en 2021, ce qui montre qu’un travail reste à faire pour améliorer la fiabilité de ces données.
Récupération et révision des erreurs
Pour ceux affectés par ces erreurs, tout n’est pas perdu. Les caisses de retraite ont réalisé plus de 172 000 révisions de service en 2023. Cependant, le rapport ne précise pas si ces révisions concernent les retraites nouvellement versées ou si elles sont issues de corrections sur des mises en paiement plus anciennes. Cela laisse un flou sur le temps nécessaire pour rectifier les erreurs, augmentant ainsi la frustration des retraités qui espèrent une correction rapide de leur situation.
Retards dans les réajustements de pension de réversion
Un autre point critique du rapport porte sur les retards accumulés dans le traitement des droits ouverts avant 2023, notamment en ce qui concerne les majorations de pension de réversion. Ce mécanisme consiste à majorer de 11,1 % le montant perçu au titre de la retraite de l’ex-conjoint décédé, dès que le bénéficiaire atteint l’âge de la retraite à taux plein. Néanmoins, ces majorations accusent de graves retards.
Fin novembre 2023, environ 1,4 million de retraités étaient en attente de ce recalcul sur plus de 4 millions de pensions de réversion versées, une augmentation de 0,8 % en un an. Ce retard affecte directement le niveau de vie des bénéficiaires, qui peuvent se retrouver en difficultés financières supplémentaires.
Que faire pour éviter les erreurs dans les dossiers de retraite ?
Pour les futurs retraités, il est essentiel de rester vigilant lors de la constitution et de la demande de leur dossier. Un contrôle minutieux des informations fournies, ainsi qu’une vérification fréquente de la correspondance avec les caisses de retraite, peuvent permettre de minimiser les erreurs. Faire appel à des spécialistes ou des conseillers en retraite peut également s’avérer utile pour naviguer ce processus complexe.
La Cnav et les autres institutions de la Sécurité sociale doivent évidemment continuer d’intensifier leurs efforts pour améliorer les mécanismes de contrôle afin de réduire significativement ces erreurs. Le défi est de taille, mais il est impératif pour garantir une retraite sereine et financièrement stable pour tous.
Avec une prévalence croissante des erreurs et des retards dans les ajustements de pensions, il est crucial d’adopter une approche proactive pour éviter de tels problèmes. Comment avons-nous atteint un stade où un tel pourcentage d’erreurs est toléré, et quelles mesures doit-on mettre en place pour offrir une sécurité financière digne à nos retraités ?