Le 7 avril dernier, des images ont fait le tour de la planète. Il s’agissait de vidéos potentiellement prises par les Casques blancs, une organisation non militaire appuyant des rebelles islamistes en Syrie. Il était question d’une attaque chimique présumée, laquelle était prêtée au régime de Bachar el-Assad. Malgré les doutes de différents analystes et médias, mais aussi de puissances comme la Russie, la Chine ou l’Allemagne, une frappe aérienne tripartite a eu lieu dans la nuit du 13 au 14 avril 2018. Y ont participé, sans surprise, les États-Unis d’Amérique (malgré des hésitations de Donald Trump), la France et le Royaume-Uni. Parallèlement, le ministère de la Défense de la Fédération de Russie – le principal allié de la Syrie de Bachar el-Assad – a affirmé que les images du 7 avril n’étaient qu’une « mise en scène » constituant une « provocation » en vue de diligenter une frappe aérienne. Plus fort encore, le chef de l’état-major russe a publiquement déclaré dès le 13 mars 2018 que le renseignement russe savait qu’une mise en scène d’attaque chimique était en préparation dans la Ghouta :
https://twitter.com/sputnik_fr/status/984364224565731328
Pour étayer ces dernières assertions, le général russe Igor Konachenkov a fait état des « preuves » détenues par la Russie et évoque la participation de Londres dans cette affaire du 7 avril. D’autres États occidentaux seraient également impliqués dans la « mise en scène ». Le but aurait été, d’après les services russes, de forcer les USA à intervenir et donc à avoir des relations diplomatiques toujours plus tendues avec Moscou. Konachenkov a en outre invalidé les « preuves » avancées par la République française et le Royaume-Uni, car il ne s’agit que de deux vidéos fournies par les rebelles islamistes salafistes de Jaïch al-Islam eux-mêmes. À l’inverse, le général russe a fourni le témoignage de personnes directement présentes sur place lors des faits, dont un étudiant-médecin évoquant une véritable mise en scène. Les individus interrogés, travaillant pour la plupart dans l’hôpital où ont été filmées les scènes en question, figurent eux-mêmes sur les vidéos qui ont circulé.