À Budapest, capitale de la Hongrie, le journaliste Nicolas de Lamberterie a interrogé pendant une demi-heure Ferenc Almássy. Il s’agit d’un journaliste indépendant franco-hongrois supervisant le Visegrád Post, un média dédié à l’actualité et à l’analyse de l’Europe centrale. L’entretien a eu lieu au bord du Danube. Le principal sujet abordé a été le résultat du scrutin électoral hongrois et ses répercussions. Le rédacteur en chef du V Post avoue que les résultats ont été surprenants dans la mesure où la campagne électorale avait été extrêmement rude et où on n’attendait pas un tel plébiscite en faveur de Viktor Orbán. En effet, celui-ci ferait le meilleur score de son histoire politique et obtient la majorité des deux tiers au Parlement hongrois. Il débute ainsi son quatrième mandat de Premier ministre (le troisième d’affilée). De plus, la participation des électeurs a été très importante, du jamais vu depuis plus de 15 ans.
Ainsi, la Hongrie devrait continuer la politique qu’elle mène depuis quelques années au sein du V4 – ou groupe de Visegrád rassemblant aussi la Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie. Il s’agit de politiques souhaitant une Europe des nations beaucoup plus rétive face à l’immigration extra-européenne massive. À l’intérieur, les mesures économiques prises à la suite de la crise mondiale de 2008, très aiguë en Hongrie, ont rapidement porté leurs fruits avec le retour d’une croissance forte et de l’emploi. La natalité monte, tandis que la dette diminue. En outre, Viktor Orbán est très populaire auprès des Hongrois qui se souviennent de son rôle face au communisme. Engagé politiquement dès ses années d’études, il est le premier homme politique autochtone à avoir publiquement demandé le départ des troupes soviétiques. Il avait ensuite été le plus jeune Premier ministre d’Europe.