À l’approche des nombreux jours fériés du mois de mai, une interrogation persistante surgit : quel est vraiment leur impact sur l’économie de la France ? Une question d’autant plus pertinente en cette période de crise économique.
Jours fériés : un coût pour l’économie ?
Le calendrier se charge de jours non travaillés en ce mois de mai, donnant lieu à des ponts voire des viaducs pour certains salariés. Le constat est sans appel, l’économie française ralentit le temps de ces respirations calendaires. L’Insee estime ainsi que chaque jour férié où la majorité des entreprises ferment leur porte engendre une dépense de 1,5 milliard d’euros. En conséquence, la période entre le 8 mai et l’Ascension pourrait voir une perte s’établir entre 4 et 6 milliards d’euros.
Une vision annuelle tempère le tableau
Cependant, le tableau ne serait pas complet sans une vision plus globale. En effet, ces éventuelles pertes peuvent être, à l’échelle de l’année, relativisées. Prenons par exemple l’année 2024 : elle comporte un 29 février travaillé et deux lundis ouvrés supplémentaires par rapport à une année normale. Par conséquent, les effets économiques des jours fériés de mai pourraient être compensés sur l’ensemble de l’année.
Tous perdants ? Pas réellement
Si les jours fériés peuvent porter préjudice à des secteurs comme l’industrie ou la construction, ils bénéficient indéniablement à d’autres. Le secteur du tourisme est en première ligne. En effet, les jours fériés de mai représentent une opportunité de voyager et de prendre du temps libre. Selon les statistiques, malgré l’inflation, le mois de mai de l’année précédente, qui comprenait les jours fériés habituels, a vu une augmentation de 20% de fréquentation dans les campings et le secteur de l’hôtellerie de plein air.
Le tourisme en tête des gagnants
Cette année semble suivre la même tendance : lors du week-end de l’Ascension et de la Pentecôte, les gites de France rapportent un taux d’occupation dépassant déjà les 80%. C’est un très bon niveau pour la saison, montrant que ces jours fériés sont une véritable manne pour le secteur du tourisme.
Economie : les vases communicants
Mais le tourisme ne serait pas le seul à tirer son épingle du jeu. Les jours fériés pourraient représenter une perte d’activité pour certains secteurs, mais ils favorisent également d’autres, comme la restauration et le secteur des loisirs. Les musées, les cinémas, ou encore les transports, avec de nombreux trains de la SNCF complets, bénéficient donc de ces jours particuliers.
Télétravail : l’atout des jours fériés
Enfin, n’oublions pas le phénomène du télétravail. Ces jours fériés, souvent couplés à des ponts, sont pour certains travailleurs l’occasion de faire du télétravail, et allonger leur temps de repos sans pour autant pénaliser leur rendement professionnel. On estime qu’un tiers des salariés français pratique régulièrement le télétravail, principalement parmi les cadres.
Alors, si le mois de mai est synonyme de nombreux jours non travaillés, faut-il vraiment y voir une fatalité pour l’économie du pays ? N’est-ce pas plutôt le témoin d’une économie flexible, capable de s’adapter et de tirer profit de toutes les situations ?