La fraude sociale est un mal qui ronge l’Etat, privant le système d’aides précieuses pour les plus démunis. Face à ce phénomène, à quel point la CAF peut-elle aller pour réprimer les fraudeurs ?
La lutte constante contre la fraude sociale
Durant l’année 2023, la fraude sociale a atteint le chiffre record de deux milliards d’euros, selon les données de Gabriel Attal, Premier ministre. En ce contexte, près de 400 millions d’euros concernent spécifiquement les allocations familiales. Une situation que le gouvernement ne peut plus ignorer et qui a conduit à une intensification des contrôles.
Qu’entend-on par fraude sociale ?
La fraude sociale fait référence à l’acquisition d’allocations familiales de manière illégale. La CAF, Caisse d’Allocations Familiales, considère quatre types de fraudes principales : omission de déclaration, déclaration mensongère, escroquerie et faux ou usage de faux.
Les sanctions face à la fraude
La détection de ces types de fraudes permet à la CAF de prendre différentes mesures, adaptées à la gravité de la situation. Les sanctions peuvent aller d’un simple avertissement, à une pénalité financière pouvant atteindre jusqu’à 30 000€. Dans les cas les plus sévères, un dépôt de plainte peut être réalisé, potentiellement engendrant une peine de prison (jusqu’à 5 ans) et une amende pouvant atteindre 375 000€.
Outre ces sanctions, d’autres mesures peuvent s’appliquer telles que l’annulation de toute remise de dettes, la privation de la procédure de surendettement ou le remboursement des trop-perçus.
A partir de quel montant la CAF porte-elle plainte ?
L’information essentielle à retenir est que la CAF n’attend pas un montant spécifique de fraude pour exercer son droit de porter plainte. Cependant, lorsqu’il s’agit d’une fraude avérée où la volonté de truquer les déclarations est constatée, un seuil est déterminé.
Selon l’article L114-9 du Code de la Sécurité Sociale, ce seuil correspond à huit fois le plafond mensuel de la sécurité sociale « en vigueur au moment des faits ou, lorsqu’elle s’est répétée, à la date du début de la fraude », d’après l’article D114-5.
Pour l’année 2024, donc, la CAF sera en mesure de porter plainte pour une infraction dont le montant excède les 30 912 €, qui est huit fois 3 864 €, le plafond mensuel en vigueur depuis le 1er janvier 2024.
Un arsenal législatif pour lutter contre la fraude sociale
L’état français, à travers la CAF, dispose d’un ensemble de règles et lois pour combattre la fraude sociale. La mise en place des contrôles stricts et la fixation d’un seuil de plainte en font partie. Néanmoins, la question subsiste : Ces dispositifs sont-ils suffisants pour dissuader les fraudeurs potentiels ?