Le dernier baromètre EY de l’attractivité de la France révèle que le pays demeure pour la cinquième année consécutive le leader européen en matière d’investissements étrangers, malgré une légère baisse liée au ralentissement économique.
Une attractivité économique toujours présente
Alors que l’économie mondiale traverse une période de turbulence, la France continue d’attirer les investisseurs internationaux. En 2023, elle a accueilli 1194 nouveaux projets d’investissement étranger, soit une diminution de 5 % par rapport à l’année précédente. Cette baisse est plus que compensée par le fait que ces projets ont permis de créer davantage d’emplois (+4 %) que ceux de l’année précédente, contribuant ainsi à moderniser l’économie française. Il faut aussi noter que cette attractivité ne se limite pas à la capitale ou aux grandes métropoles : près de la moitié (45 %) de ces investissements ont été réalisés en zone rurale ou dans des villes moyennes. L’on estime que c’est une excellente nouvelle pour un aménagement du territoire plus équilibré.
La réindustrialisation, un facteur clé
L’un des faits marquants de ce baromètre est l’importance prise par les investissements industriels, qui représentent désormais presque la moitié des projets. Cela suggère une sorte de « réindustrialisation » de la France, comme le souligne Marc Lhermitte, associé à EY et responsable de l’étude. Il s’agit à la fois de la création de nouvelles usines (un tiers) et de l’extension de sites existants.
Perspective positive pour l’attractivité future
Les dirigeants étrangers interrogés par EY sont plutôt optimistes quant à l’avenir de l’attractivité de la France : 76 % d’entre eux s’attendent à la voir progresser encore dans les trois prochaines années. Ce pourcentage, en hausse de 23 points par rapport à l’année précédente, est d’autant plus notable qu’il a été recueilli un an après la période de troubles sociaux liée à la réforme des retraites.
Les défis à relever : coût de l’énergie et complexité administrative
Ces perspectives positives n’éludent pas pour autant certaines critiques et défis. Le coût de l’énergie est notamment pointé du doigt par les investisseurs. La France, traditionnellement reconnue pour ses tarifs compétitifs, semble pâtir de la crise énergétique et de l’incertitude quant à l’approvisionnement, notamment en raison de l’arrêt partiel du parc nucléaire français.
D’autres critiques portent sur le financement des entreprises, la compétitivité-coût, la fiscalité, le climat social et la difficulté à comprendre et à naviguer dans la complexité de l’administration française.
Réussir la transition écologique et numérique
Enfin, l’étude révèle que les investisseurs étrangers observent attentivement la manière dont la France se positionne en matière de transition écologique et numérique. Le pays sera-t-il capable de tirer profit de ces défis pour renforcer encore son attractivité auprès des investisseurs internationaux ?