Avec les réformes du système de retraite, les « trimestres gratuits » sont devenus une notion nébuleuse pour certains. Pourtant, connaître les modalités de leur obtention peut s’avérer crucial. Cette contribution est-elle connue et utilisée à la hauteur de son potentiel ?
L’approche des « trimestres gratuits »
S’incrustant dans le paysage des pensions, les « trimestres gratuits » ou « trimestres assimilés » sont un dispositif avantageux qui évite la nécessité de cotiser. Dans la cour des trimestres, ils tirent leur épingle du lot face aux « trimestres cotisés », fruit du dur labeur d’une vie professionnelle.
- Invalidité,
- service militaire,
- chômage… Ces situations font partie des occasions où le système de retraite français accorde ces périodes gracieusement. Mais il en existe une autre, largement sous-estimée.
Le mécanisme de la majoration de trimestres
Naissance ou adoption d’un enfant, ce sont les cailloux menant au trésor de huit trimestres supplémentaires de retraite, sans nécessité de cotiser. Répartis en deux sections distinctes de quatre trimestres, ils récompensent deux étapes essentielles :
- Maternité ou adoption,
- éducation de l’enfant.
- Ces « majorations » de maternité, d’adoption ou d’éducation nécessitent parfois une démarche avertie pour les obtenir. Un conseil, garder un œil sur le calendrier !
Un changement de cap depuis 2010
Avant 2010, les trimestres supplémentaires liés à la naissance ou à l’adoption étaient l’exclusivité des mères biologiques ou adoptives. Cependant, l’horizon a changé et les mères ne possèdent plus le monopole de ces avantages.
Les quatre trimestres de maternité/adoption sont toujours la propriété exclusive de la mère, mais les quatre trimestres d’éducation peuvent désormais être partagés entre les deux parents. Réunissez-vous, discutez et informez votre caisse de retraite de la répartition choisie.
Un timing crucial
Attention, chute de pierre ! Ces décisions doivent être prises dans un délai très précis : les six mois suivant le quatrième anniversaire de l’enfant. Passé ce délai, sans décision commune, la totalité des trimestres d’éducation revient par défaut à la mère. Un point non négligeable aussi pour les familles homoparentales : la part se coupe en deux.
Les litiges au moment de la répartition
Cependant, les déchirements peuvent survenir, créant des litiges lors de la répartition des trimestres. C’est le moment de se préparer à présenter les preuves requises d’adoption ou d’éducation exclusive de l’enfant. Un complément non négligeable pour les parents seuls. En l’absence de preuves, la majoration est divisée en deux parts égales par parent.
Les spécificités pour les fonctionnaires
Le tableau présenté ne concerne toutefois pas les fonctionnaires. Pour eux, deux trimestres par enfant vont à la mère si elle a accouché après 2004 et son recrutement. Ces bonus ne peuvent être partagés. Là encore, la possibilité de majorer leur pension vient gratifier la venue d’un troisième enfant.
La mère du mécanisme semble complexe au premier abord, mais à l’arrivée, ces précieux trimestres peuvent venir abonder le montant de votre future retraite : Chaque parent est-il suffisamment informé de ces enjeux ?