Le mois de mai, avec ses quatre jours fériés et les opportunités de « ponts », est souvent associé à des loisirs prolongés pour les Français. Mais quel est l’impact réel de ces vacances improvisées sur l’économie nationale ?
Prolongation des week-ends en mai : une opportunité pour les salariés
Comme le dit l’adage, « en mai, faites ce qui vous plaît ». Cette année, les conditions semblent parfaites pour partir en vacances. Quatre jours fériés tombent en semaine en mai (le 1er, le 8, le 9 et le 20), offrant la possibilité aux Français de prolonger leurs week-ends. Selon une étude de PAP (Particulier à Particulier), citée par Europe 1, la majorité des Français semblent privilégier le pont du 8 mai pour s’évader, avec 44% de réservations supplémentaires par rapport au 1er mai. Pour ceux qui cherchent à maximiser leur repos, poser un jour de congé le 10 mai est l’option idéale : cela leur donne une pause de cinq jours consécutifs.
Ces congés ont-ils un effet négatif sur l’économie française ?
L’un des questionnements majeurs qui surgissent chaque année concerne l’impact économique de ces journées de congés supplémentaires. La réponse n’est pas si évidente. En effet, selon l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques, le coût économique de ces congés pourrait s’élever entre 4 et 6 milliards d’euros. Ainsi, « la perte économique d’un jour férié est estimée à environ 1,5 milliards, soit 0,06% du PIB », souligne Mathieu Plane, directeur adjoint du département Analyse et Prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques, dans une déclaration à nos confrères du Progrès.
L’effet des ponts varie d’année en année
Contrairement à ce que l’on peut penser, l’impact économique des « ponts » de mai n’est pas constant d’une année à l’autre. Au cours des années où les jours fériés sont un mardi ou un jeudi, l’effet semble plus important. En 2015, par exemple, année où quatre jours fériés tombaient en semaine, le chiffre d’affaires de nombreux secteurs avait diminué de 2 à 3%.
Un effet varié sur l’économie française
Si ces journées de congé supplémentaires peuvent être préjudiciables à certains secteurs comme l’industrie et le bâtiment, d’autres peuvent en tirer profit. « Il y a des transferts entre secteur. Le tourisme, le spectacle, les musées, les restaurants et l’hôtellerie connaissent une hausse d’activité », note Mathieu Plane. En 2023, on avait noté une augmentation de 20% de la fréquentation dans l’hôtellerie en mai, par rapport à l’année précédente. Déjà cette année, les gîtes de France prévoient un taux d’occupation supérieur à 80% pour les week-ends de l’Ascension et de la Pentecôte.
Une pratique en hausse grâce au télétravail
Avec l’adoption plus répandue du télétravail dans le pays, cette tendance à la création de « ponts » en mai semble amplifiée. En effet, un tiers des salariés français, en particulier les cadres, ont désormais recours au télétravail régulièrement, ce qui facilite leurs déplacements en dehors des week-ends traditionnels.
Alors, les « ponts » du mois de mai sont-ils un véritable frein à l’économie française ? Ou bien les retombées positives dans certains secteurs compensent-elles les pertes dans d’autres ?