Alors qu’elle était autrefois un pôle majeur d’investissement européen, la Chine voit aujourd’hui cette attractivité décliner. Entre le poids de la géopolitique, le renouveau européen et la concurrence sud-asiatique, explorer cette dynamique offre un éclairage sur les nouvelles tendances du monde de l’investissement international.
L’Europe: retour en grâce auprès des investisseurs
Dans le jeu de la séduction des investisseurs, l’Europe est en train de regagner du terrain. Le sommet Choose France, qui s’est tenu pour la septième fois, a été l’occasion de mettre en évidence cette mutation. Avec environ 15 milliards d’euros d’investissements en France, le Vieux Continent se place de nouveau sur l’échiquier mondial de l’investissement. Cette dynamique contraste fortement avec la situation en Chine où les indicateurs de l’économie pointent vers une tendance négative.
La déclaration de la Chambre de commerce européenne en Chine souligne à quel point cette situation est préoccupante. Le niveau des investissements européens en Chine est le plus bas qu’il ait été depuis deux décennies.
Le pessimisme des entreprises européennes envers le marché chinois
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Plus d’un quart des entreprises européennes interrogées se montrent pessimistes quant à leur perspective de croissance en Chine. Moins de 15% d’entre elles estiment que la Chine est une destination privilégiée pour leurs investissements.
La discorde entre l’Europe et la Chine se situe sur plusieurs niveaux. Grégory Louvel, avocat d’affaires à Pékin, affirme que « les entreprises européennes ne sont plus en phase avec la Chine ». Le décalage n’est pas seulement économique mais aussi politique.
Le climat géopolitique difficile
La poussée de tensions géopolitiques est également responsable de ce changement de sentiments. Le soutien de la Chine à la Russie, la rivalité avec Taïwan et les sanctions américaines à l’égard de Pékin font de la Chine un marché perçu comme de plus en plus risqué par les investisseurs européens.
La montée de l’Asie du Sud-Est
Parallèlement, l’Asie du Sud-Est est en train de devenir l’épicentre du nouvel ordre économique. Des pays tels que le Vietnam, l’Indonésie et Singapour deviennent des destinations de choix pour les multinationales qui se détournent de la Chine. Singapour est même devenu le deuxième carrefour préféré des capitaux mondiaux, juste derrière les États-Unis.
La conjonction de ces différents facteurs met en évidence une mutation des dynamiques d’investissement à l’échelle globale. La Chine semblait autrefois incontournable pour les investisseurs. Aujourd’hui, les multinationales cherchent de nouvelles destinations, plus conformes à leur vision et à leurs intérêts.
Quels seront les prochains mouvements dans ce ballet géopolitique et économique ? Le courant d’investissement vers l’Asie du Sud-Est est-il une tendance durable ou seulement un changement conjoncturel ? Seuls le temps et les futurs indicateurs économiques pourront répondre à ces interrogations.