La méconnaissance du Plan d’Épargne Retraite (PER) par les Français pour la transmission de patrimoine représente une opportunité manquée.
Depuis toujours, les Français se tournent quasi-exclusivement vers l’assurance vie pour préparer leur succession. Selon une étude menée par l’association d’épargnants Asac-Fapes et publiée le 15 mai, pas moins de 55% des épargnants considèrent l’assurance vie comme le moyen le plus approprié pour transmettre un héritage financier. Les investissements immobiliers arrivent en seconde position avec 19% et les livrets bancaires tels que le Livret A, le LDDS et le LEP comptabilisent 16% des préférences.
Cependant, le Plan d’Épargne Retraite (PER) reste méconnu, n’étant plébiscité que par 5% des Français. Cette statistique pourrait bien évoluer si davantage de personnes connaissaient les avantages successoraux conséquents de ce dispositif.
Une alternative solide à l’assurance vie
L’assurance vie est effectivement un produit bien établi et largement maîtrisé par les épargnants français. Eric Muller-Borle, président de la fédération Fapes, note que les particuliers sont plus familiers avec les atouts successoraux de ce produit puisque celui-ci existe de longue date. Comparativement, le PER est récent, créé par la loi Pacte en 2019 et principalement perçu comme un outil de préparation à la retraite. Cependant, il peut également se révéler très avantageux en tant qu’outil de transmission de patrimoine.
Les avantages du PER pour la succession
Le PER présente plusieurs avantages notables pour la transmission du patrimoine. En premier lieu, le capital détenu sur un PER peut échapper à la fiscalité en cas de décès du titulaire. En effet, si le titulaire choisit de déduire ses versements de ses revenus imposables, il doit en principe s’acquitter de l’impôt lors du rachat du contrat. Mais, en cas de décès, le contrat n’est pas racheté, il est transmis suivant la clause bénéficiaire, sans imposition, ni sur le capital, ni sur les intérêts.
Un autre avantage majeur apparaît si le bénéficiaire du PER est le conjoint ou le partenaire de Pacs du titulaire. Dans ce cas, il n’aura pas à acquitter de droits de succession, ce qui constitue une protection non négligeable pour le conjoint survivant.
Optimisation fiscale et épargne perpétuée
Il est crucial de noter que l’avantage fiscal du PER ne cesse pas avec le départ à la retraite. Si le contrat est conservé après la quille, l’effort d’épargne réelle du titulaire sera diminué grâce à la déduction des versements du revenu imposable. Autrement dit, l’épargnant peut continuer à alimenter son PER même à la retraite, augmentant ainsi son futur héritage tout en bénéficiant d’une ristourne fiscale.
Toutefois, il y a une limite aux versements déductibles. Après la fin de l’activité professionnelle, les revenus diminuent forcément et la déductibilité est ainsi limitée, par exemple à 4 399 euros en 2024.
Un potentiel de diversification de succession
Il est essentiel pour les Français de diversifier leurs moyens de transmission de patrimoine. L’assurance vie conserve des atouts indéniables, mais le Plan d’Épargne Retraite offre une flexibilité et une efficacité non négligeables dans un contexte de succession. La familiarisation avec le PER pourrait bien changer la donne pour bon nombre de familles françaises, leur permettant d’optimiser le transfert de patrimoine au-delà des schémas traditionnels.
Réflexion et perspectives
Les Français gagneraient à ne pas négliger le PER dans leurs stratégies successorales. La reflexion sur ce produit financier récent mais prometteur pourrait permettre de maximiser les avantages fiscaux et de protection pour les générations futures. Mais la question demeure : Les Français seront-ils prêts à élargir leurs horizons et à intégrer le PER dans leurs plans de succession?