L’immobilier et le bitcoin sont souvent opposés pour ceux qui cherchent à investir, mais lequel choisir pour des rendements optimaux ? Décryptage des avantages et inconvénients de chaque option.
Immobilier : acheter ou louer ?
L’achat immobilier semble au premier abord une option évidente pour qui veut éviter la « perte sèche » que constitue la location. Cependant, la réalité est plus nuancée. L’élément fondamental à prendre en compte est, bien sûr, le taux de rémunération de l’épargne.
Historiquement, les prix des biens immobiliers en France ont triplé entre 1995 et 2020, représentant une hausse annuelle moyenne proche de 4 %. Toutefois, cette progression n’est pas linéaire. Par exemple, ceux qui ont acheté avant la crise des subprimes en 2008 ont dû attendre jusqu’en 2017, et parfois même 2021 pour retrouver leurs investissements à leur valeur initiale, ajustée de l’inflation.
D’après une étude réalisée par Olivier Berruyer, il apparaît qu’il faut environ 10 ans pour que l’achat devienne plus rentable que la location, en supposant une augmentation annuelle des prix immobiliers de 3 % et une rémunération de l’épargne de 3 %. Passée cette période, la rentabilité tend à nettement basculer en faveur de la propriété.
Le rôle déterminant des taux d’emprunt
Un autre paramètre crucial est le taux d’emprunt. Un taux inférieur accroît considérablement la rentabilité de l’achat immobilier. Pour un emprunt de 250 000 euros sur 25 ans :
- À 1 %, le coût total des intérêts est de 33 000 euros.
- À 2 %, il s’élève à 68 000 euros.
- À 6 %, il grimpe à 233 000 euros.
Avec le climat économique actuel, il est peu probable que nous retrouvions des taux aussi bas qu’avant 2022. Les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) prévoient de se maintenir autour de 2 %, ce qui signifie que les taux d’emprunt sur plus de 20 ans atteindront vraisemblablement les 4 %. Aussi, les prix des biens de consommation croissants, comme l’énergie et l’alimentation, réduisent encore la capacité des ménages à emprunter.
Bitcoin : une alternative attractive ?
Comparativement, investir dans le bitcoin présente des promesses alléchantes de rendement, bien que risquées. Le simulateur d’Olivier Berruyer indique qu’il est toujours plus avantageux de louer plutôt que d’acheter si l’épargne offre une rémunération supérieure à 5 %.
Sur les dernières années, le bitcoin s’est révélé être une option d’investissement très rentable. Entre 2015 et 2024, le rendement annualisé du bitcoin a oscillé entre 35 % et 301 %, dépassant largement ce seuil de 5 %. Même avec certaines années de baisse comme en 2018 et 2022, les gains annuels moyens restent plus que favorables.
Comparaison des performances et perspectives
Les performances du bitcoin peuvent rivaliser avec l’immobilier, offrant souvent des rendements bien supérieurs pour ceux prêts à accepter une plus grande volatilité. Le milliardaire Michael Saylor, par exemple, anticipe un rendement annuel d’environ 40 % pour le bitcoin sur la prochaine décennie.
Contrairement à l’immobilier, où la valeur d’un bien peut stagner ou même décroître en cas de dégradation ou de crise économique, le bitcoin n’est pas assujetti à l’usure physique ou aux contraintes d’entretien. Toutefois, sa nature numérique et décentralisée comporte des risques réglementaires et de volatilité du marché.
En fin de compte, l’arbitrage entre l’immobilier et le bitcoin dépend de la tolérance au risque de chaque investisseur et de leurs objectifs financiers à long terme. L’immobilier offre une forme de stabilité et de sécurité patrimoniale, tandis que le bitcoin propose un potentiel de rendement élevé sous réserve d’une appréhension des risques liés à sa volatilité.
Alors, entre sécurité de la pierre et promesse digitale du bitcoin, lequel choisiriez-vous pour faire fructifier votre patrimoine ?