Tout le monde est au courant des frappes qui ont eu lieu contre la Syrie le samedi 14 avril 2018 vers 3 h 55 du matin. Elles ont été le fait de trois puissances ayant agi sans mandat international et sans attendre une enquête de l’OIAC : les États-Unis, la France et le Royaume-Uni. Cette opération ayant malgré une DCA performante détruit divers sites militaires syriens, dont celui de Barzeh, est loin de faire l’unanimité au sein des pays concernés. Peu à peu, de nombreux éléments ressortent et mettent en doute la légitimité de l’intervention, contrevenant déjà à la légalité par rapport au droit international. La Russie a par exemple donné une conférence officielle sur le caractère fictif de la présumée attaque chimique du 7 avril dernier.
Devant les Nations unies, l’État syrien a officiellement pris la parole le 15 avril 2018 pendant une trentaine de minutes par l’intermédiaire de son ambassadeur Bachar Jaafari. Son allocution musclée et bien construite n’y est pas allée de main morte. Il dénonce un retour de la guerre froide, mais surtout des mensonges d’Emmanuel Macron ayant prétendu avoir agi au nom de la communauté internationale. Il regrette que cette attaque précipitée ait bloqué plus longtemps que prévu l’OIAC à Beyrouth au Liban, tandis que ses experts devaient arriver à Damas. Jaafari conseille donc à ses trois agresseurs « tyranniques » de bien relire la charte de l’ONU et leur demande d’arrêter de soutenir le terrorisme. Bien entendu, il conteste tout attaque chimique diligentée par le régime de Bachar el-Assad. L’ambassadeur rappelle que le site de Barzeh, détruit par les Américains qui disaient qu’il contenait des armes chimiques, avait été visité deux fois en 2017 par l’OIAC, qui avait conclu à l’absence de toute trace d’armements chimiques. Il annonce en outre que les responsables de la mise en scène du 7 avril auraient été arrêtés et avoué leur montage.