Face à des prévisions économiques revues à la baisse, la France semble être à l’aube d’une crise qui pourrait avoir des répercussions mondiales. Un changement de cap est nécessaire, mais est-il trop tard ?
Un revirement de situation inquiétant
Il y a quelques semaines, on nous assurait que tout allait pour le mieux dans la meilleure des mondes économiques en France. Mais tout ceci semble appartenir à hier. Le ton a changé chez les autorités françaises. La confiance excessive en une croissance économique soutenue s’est muée en une réalité alarmante, avec une révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2024 par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Selon lui, la croissance annuelle du PIB français devrait n’être que de 1% cette année, contre 1,4% précédemment annoncé. Des organismes comme le FMI et L’OCDE prédisent une croissance encore plus faible. La question qui se pose alors est : pourquoi un tel revirement ?
Les sources de l’atterrissage brutal
D’abord, la récession se dessine de plus en plus. Les indicateurs avancés de l’activité économique française montrent que cette dernière va continuer de souffrir d’après nos prévisions. La situation du chômage, déjà en hausse en 2023, est également préoccupante. Une cohorte de plus en plus nombreuse de Français est piégée dans les affres de la précarité.
Ensuite, l’approche de la France face à la gestion des dettes et des finances publiques est devenue un sujet de tension en Europe. Alors que les autres pays de l’Union Européenne réalisent des efforts pour limiter le dérapage de leurs finances publiques, la position de la France semble aller à l’encontre.
Le coût élevé de la dette
Parallèlement, le coût de la dette de la France est de plus en plus préoccupant et il est supporté à la fois par les générations actuelles et futures. Une hausse constante des taux d’intérêt depuis trois ans a augmenté le fardeau de la dette. Selon l’estimation de Bercy, même en tablant sur une croissance économique de 1,4% et des taux d’intérêt modérés, la charge d’intérêts de la dette publique française atteindra une somme astronomique de 295 milliards d’euros sur cinq ans, après avoir déjà atteint 1 056,1 milliards d’euros entre 2000 et 2022.
Une menace de dégradation
Enfin, le risque de voir les agences de notation dégrader la note de la France en 2024 est bel et bien réel. Cela rendrait encore plus difficile le financement de la dette publique française, affecterait l’activité économique, accroîtrait le chômage et la dette, et mettrait la France dans un cercle vicieux. Au-delà de ses frontières, une telle situation réactiverait la crise de la dette publique dans toute la Zone euro, pouvant causer une crise politique importante et déclencher une onde de choc sur l’économie mondiale.
Face à ce tableau alarmant, il est impératif que la France change radicalement de cap. Bruno Le Maire et son équipe doivent prendre des mesures décisives pour contenir cette crise potentielle. Cependant, suffiront-elles à renverser la tendance ? Au vu des enjeux, la question mérite d’être posée. Et si c’était déjà trop tard ?